Chaque fin d’année nous pousse à des réflexions, maintenant que j’en ai l’entière possibilité je ne m’en prive pas. Oui, la possibilité car pendant ces années d’expatriation, en décembre et en janvier, je ne pouvais pas me projeter au-delà de Juin de l’année suivante parce que nous pouvions être amené à changer de pays à tout moment. Mon cher époux pouvait être débauché et démissionné à tout moment. En passant il peut donner des cours sur « comment démissionner sereinement« . Sa sérénité est parfois perturbante pour l’extravertie que je suis mais il me complète si bien…. En général je restais jusqu’aux vacances scolaires des enfants avant de quitter le pays où nous residions… bref maintenant que je peux faire un bilan et me projeter un peu plus sereinement je m’en vais vous parler de mon année 2019, de l’année de mes 33 ans.
En début d’année j’ai postulé pour le Yali Dakar de Avril 2019. Depuis 2 ans je me disais toujours qu’il me fallait participer au Yali avant mes 35 ans. 35 ans c’est l’âge limite pour y prendre part. La charte africaine de la Jeunesse dans son préambule, definie le mot jeune par « toute personne âgée de 15 à 35 ans ». J’ai donc postulé parce que c’était le Yali et aussi parce que c’était Dakar. Je voulais revoir Dakar et si en plus c’était pour apprendre, quoi de mieux. J’étais plutôt confiante ou plutôt insouciante jusqu’à ce que je reçoive la reponse. Elle était négative. Je n’étais pas retenue. Là j’ai eu un moment de tristesse. Je me suis posée pour digérer la nouvelle. Pourquoi ? Comment ? Qu’est-ce que j’ai raté ? Ai je choisi la bonne catégorie ?
Lors de mes formations sur la « confiance en soi » je parle des échecs, que je propose de renommer « insuccès » comme le préconise de nombreux formateurs et coachs. « Vous n’avez pas connu un échec, vous avez connu un insuccès sur la route de votre succès« , c’est ce que je leur dit à toutes ces personnes que j’ai la chance de former. Surtout je leur dit que lorsque vous avez connu un insuccès il faut:
– avant tout l’analyser pour en comprendre la cause;
– digérer cet insuccès;
– surtout rebondir pour que cet insuccès, aussi violent soit il, ne fasse pas que vous restiez couchés après la chute.
Image Pinterest
C’est exactement ce processus que j’ai entamé. D’autant plus que j’ai coaché en 2018 et en 2019 des personnes qui ont été reçues au Yali Dakar et Accra et sans le savoir ces deux villes allaient marquées mon année 2019. Deux des filles que j’ai la chance de mentorer ont été reçues cette année au Yali Accra et au Yali Dakar, le même où je n’ai pas été reçu. Quelle leçon de vie!
Je me suis posée les questions suivantes : qu’est-ce que tu as mal fait? As tu bien rempli le questionnaire ? Envoyé tous les documents comme demandé ? Qu’est-ce tu as fait ou pas fait? Pourquoi? Comment peux tu mieux faire la prochaine fois ? Mais la vraie question était « est ce que tu voulais participer au Yali ou aller à Dakar ??? Mais cette question m’est venue à l’esprit quelques jours après la lettre de refus du Yali.
J’étais dans mes activités quotidiennes quand ma mère m’appelle un matin de debut Mars pour me dire que l’un de mes cousins, le fils de son grand frère qui lui est Sénégalais (ma mère est Samo du Burkina… je vous ferai une autre fois un article sur les nationalités de ma famille et sur cette fraternité dont l’histoire ressemble à un film). J’étais très heureuse d’entendre cette belle nouvelle quand elle m’annonce que la famille là-bas a décidé que je serai la « soeur-marraine », celle qui devra conduire les autres soeurs lors du mariage avec des prérogatives et des exigences très précises. Je suis à la fois très touchée et très très surprise, je suis la benjamine de ma famille et c’est la première fois que je suis désignée pour ce type de responsabilité. C’est vrai que la maman du futur marié a été ma marraine lors de mon mariage, c’est une femme formidable ! Ma mère m’explique que c’est un honneur et qu’il nous faut nous préparer pour prendre part à ce mariage à Dakar en Avril ??. Dakar… Avril…
Avec les participants du Yali Dakar, Avril 2019
Nous voilà à Dakar en Avril, le mariage était magnifique. Après cet heureux événement j’ai rendu visite à des amis, à Aminata Fall que j’ai connu grâce à ce blog, qui me lit et que je lis avec plaisir ! Je vous recommande son livre « Nina, une africaine au Japon« . Elle m’a offert un livre de Chimamanda Ngozi Adichie que j’ai dévoré d’une traite. Je suis allée rendre visite à mes compatriotes qui avaient été retenus pour le Yali Dakar parmi lesquels se trouvait ma mentorée. En plus le Yali Dakar est hébergé au CESAG, où j’ai fait mon Master en Marketing Stratégique (2007-2009). C’était l’occasion de revoir cette école et de revoir des visages connus. Nous nous sommes vus et ils n’imaginaient pas que j’avais voulu être des leurs. Je voulais être à Dakar en Avril, j’ai vu Dakar en Avril. Je sais que je dois vraiment mieux spécifier et formuler mes désirs et mes doléances dans mes prières.
Cette année je voulais aussi suivre une formation sur la gestion de projet. J’ai vu passer plusieurs formations, je me suis renseignée sur une en particulier mais la période ne me convenait pas. Les coûts étaient élevés mais ça en valait la peine. Je continuais mes recherches. En Septembre, dans le groupe whatsapp de MysTic Burkina (association à laquelle j’appartiens et qui vise à démystifier les TIC à l’endroit des femmes) je vois passer une Université d’été des droits Humains, les UEDH 2019 organisé par le CIFDHA dont le thème cette année portait sur les droits digitaux. Je suis retenue pour y participer mais je sors d’un violent paludisme (je n’avais pas eu le palu depuis 15 ans et je fais des palu froids sans fièvre, plus sournois et très dangereux) et n’eut été ma parole que j’avais donné à la présidente de mon association d’y participer au nom de l’association je n’y serai pas allée. Jusqu’à la veille j’ai hésité. Il me fallait du repos.
J’y suis allée. C’était intensif mais passionnant et vous savez quoi, nous avons été formés en gestion de projets et gratuitement en plus. Mieux en plus de rencontrer de merveilleuses personnes venant de 8 pays différents, mon groupe a remporté le concours du meilleur projet, nous étions deux de MysTic Burkina. Le projet « E-Tisserands » qui vise à tisser la paix sur la toile et à former les internautes sur la gestion des conflits et la gestion des discours haineux et stigmatisants en ligne. Je vous en reparlerai très certainement bientôt…
Lors de ces UEDH 2019, je rencontre des personnes travaillant au PNUD et d’autres personnes d’autres organisations avec qui nous parlons de perspectives de collaborations futures. En Novembre, le PNUD organise avec l’UA (Union Africaine) un atelier, devinez où? à Dakar! J’y suis invitée en tant que blogueuse /influenceuse avec d’autres blogueurs, influenceurs et journalistes du Burkina Faso, de la Tunisie et du Sénégal pour renforcer nos capacités sur les instruments juridiques de l’UA du 19 au 22 Novembre. Me revoilà à Dakar, deux fois cette année. Dakar et moi c’est une vraie histoire d’amour !
En Août, ma nièce me dit qu’elle veut se rendre à Accra pour une formation dans son domaine. Je propose d’y aller avec elle pour me reposer un peu et redécouvrir Accra. En septembre, tout comme pour les UEDH je vois passer dans le groupe whatsapp de MysTic, un appel à candidature pour participer à un atelier de renforcement des jeunes femmes organisée par l’UA/CIEFFA (Centre International pour l’Education des filles et des femmes de l’Union Africaine) à Accra. Je postule. L’insuccès du Yali en tête, je prends mon temps pour repondre dans le calme et sans précipitation malgré mon paludisme.
En Octobre ma nièce me dit qu’elle ira finalement à Accra en début d’année 2020. J’avais également postulé pour le prix 35-35 de la francophonie à Accra pour lequel je n’ai pas été sélectionnée parmi les 35 jeunes africains primés. Décidément ce paludisme m’a inspiré de nombreuses candidatures… Le 25 Octobre l’UA/CIEFFA me repond pour me dire « Vous avez été sélectionné parmi près de 3000 candidats pour représenter votre pays à cet atelier qui contribuera grandement à la promotion du droit des filles et des femmes à une éducation de qualité. Félicitations et bienvenue dans la communauté des jeunes défenseurs de l’UA/CIEFFA. » Me voilà partie après Dakar du 26 au 29 Novembre à Accra pour participer à cet atelier tellement inspirant. Sélectionnée parmi 3000 candidatures, dont plus de 160 du Burkina. Je representais mon pays pour apprendre et parler de l’éducation des filles dans les métiers professionnels et innovants avec les 53 représentants de chaque pays d’Afrique. En Novembre pendant la même période, se déroulait le prix 35-35. Je voulais revoir Accra, j’ai revu Accra.
L’autre pays où je ne me lasse pas d’aller c’est la Côte d’Ivoire. Même si en ce mois de Mai, j’aurai aimé y être pour d’autres raisons. Ma soeur aînée luttait très courageusement contre un cancer du sein. Cancer qu’elle a vaincu et terrassé en Septembre. Dieu merci ! Quelle épreuve pour elle! Quelle épreuve familiale surtout qu’elle vient après plusieurs autres épreuves. Après Dakar, Accra, j’ai terminé mon année de voyage en Décembre à Abidjan pour le Marathon de conférence Coaching4Africa, le deuxième cette année après celui de Ouagadougou, et pour me faire former sur des outils de formation et de coaching (DISC + Forces motrices + Intelligence Émotionnelle). J’ai raté mon vol retour dans des circonstances incroyables mais ça pourrait faire l’objet d’un autre article .
Cette année j’ai connu des insuccès formateurs, enrichissants, bouleversants, ceux que je peux vous narrer et d’autres qui restent indicibles. Des douleurs indescriptibles lors de mes périodes de menstruations, mon passage aux urgences pour la première fois de ma vie pour finir bourrée d’antidouleurs et de valium. Un traitement hormonal qui favorise une prise de poids contre laquelle je lutte mais qui pour le moment gagne. Honnêtement je ne lutte plus pour garder la ligne, je n’en suis plus là, je lutte pour garder une harmonie de mes courbes et c’est tout aussi difficile… Mais cette année j’ai connu de nombreux succès, ceux dont je vous parle et d’autres qui restent aussi, indicibles. Des petits comme des grands, des furtifs comme des longs. En 12 mois j’ai vécu aussi intensément que possible chaque mois, chaque jour, chaque heure de mon année. J’ai fait de mon mieux et je la termine avec de magnifiques expériences en plus et riche des personnes exceptionnelles et inspirantes rencontrées. J’ai reçu des cadeaux et j’en ai donné. Les meilleurs étant les partages d’expériences.
J’ai appris surtout la force de la résilience et la puissance de la pensée positive. J’ai appris qu’il me faut mieux formuler et exprimer mes besoins quand je m’adresse à Dieu. J’ai appris encore une fois que ce n’est pas tout ce que l’on veut qu’on obtient, que tout arrive à son heure. J’ai appris qu’il y’a ce que l’on désire et ce qui est bon pour nous et parfois les deux sont différents. J’ai appris qu’il me faut absolument mieux écouter mes intuitions et en faire une force. Que comme me l’a dit mon père » Fatim tu n’es en compétition avec personne, la seule personne que tu te dois de dépasser c’est toi-même ».
Cette année j’ai travaillé ardemment pour pour concilier toutes mes vies et ce n’était pas facile tous les jours. J’ai travaillé ardement pour TIMCOACH et pour les Écoles Internationales de la Jeunesse Adama TOURÉ. J’ai appris que mes désirs de voyage peuvent être validés donc il me faut souhaiter d’aller dans d’autres pays, revoir mes ambitions à la hausse…. En début 2019, je me disais qu’en 2020 je devais découvrir le Rwanda et en Juillet de cette année, après le Marathon de conférence Coaching4Africa de Ouagadougou il a été annoncé que la prochaine rencontre de 2020 se tiendrait à Kigali, au Rwanda. Il n’y a pas de hasard. Il y’a des désirs profonds qui rencontrent votre persévérance et qui rendent tout possible.
Je vous souhaite de finir cette année 2019 en beauté et en santé et d’entamer 2020 en motivation et en action!
Infiniment merci à vous qui prenez quelques minutes precieuses de votre temps de vie pour me lire !
Tim
Reconnaissante et désormais à l’écoute de mes intuitions !